Brest en Bulle : Peux-tu nous parler de ton parcours ?
Krystel : J’ai étudié 4 ans à l’école Pivaut en section bande dessinée-illustration, dont je suis sortie diplômée en 2006.
J’ai ensuite fait un peu d’illustration jeunesse et je me suis lancée sur un projet BD chez Les Humanoïdes associés. Projet qui n’a finalement pas abouti, suite à quelques soucis de l’éditeur.
J’ai donc remonté un autre projet, que j’ai présenté à Jean-Luc Istin, directeur de collection chez Soleil, entre autres.
Ce projet n’étant pas assez abouti, il m’a mise en relation avec François Debois. Et de cette collaboration est née Ash.

BeB : Ash, ta première bd, est un succès. T’attendais-tu à cela ? En quoi ton quotidien s’en trouve-t-il changé ?
K : Un succès ? Un petit succès alors ! On est loin des 20 000 exemplaires quand même!
Je suis contente des chiffres de ventes de Ash, qui sont très honnêtes, surtout à l’heure actuelle.
Mais ça ne change strictement rien pour moi. C’est de la Bd… On ne va pas me reconnaître dans la rue, ça ne me fait pas gagner plus d’argent. Rien de tout ça ! Donc bon, il faut relativiser.

BeB : A Nantes, tu travailles au sein d’un atelier, en compagnie d’une nouvelle vague d’auteurs : quels sont les avantages de cette situation ?
K : On a créé l’atelier Fabrikimage en août 2010.
Le but était de pouvoir travailler dans un même lieu avec d’autres auteurs/artistes (car il y a d’autres professionnels de l’image à l’atelier) pour casser la solitude inhérente à la situation d’auteur de BD, revenir à des horaires un peu plus « normaux » de travail, ainsi que pouvoir prendre de vrais jours de repos sans se sentir coupable de laisser son travail sur la table à côté. Séparer le côté professionnel du côté personnel en somme. Et profiter des éventuels conseils et avis des collègues sur son travail, bénéficier d’une vraie émulation de groupe. Et je pense que le but a été atteint.

BeB : Tes dessins ont une influence très « mangatisante ». Pourquoi ce parti pris ?
K : Je ne suis pas sûre qu’on puisse parler de parti pris.
Mes premières influences graphiques sont là, et ça se ressent tout simplement. Ce n’est pas quelques chose de volontaire et réfléchi, mais plus un question de goût personnel.
J’aime beaucoup les artistes japonais, depuis l’enfance, avec les anime et les manga. Forcément, ça a influé sur mon dessin.
Evidemment, depuis j’ai découvert bien d’autres artistes de tous horizons qui m’ont permis de continuer à évoluer.

BeB : Cette bd est basée sur le mythe de Faust, t’était-il inconnu avant celle-ci ?
K : Non, je connaissais déjà la base de l’histoire : Faust, l’homme qui fit un pacte avec le diable en échange de son âme. Mais ça s’arrêtait là. D’ailleurs même aujourd’hui, je suis loin d’être une spécialiste car Ash est une libre réinterprétation de François et je lui ai donc fait confiance là-dessus, sans m’attacher au mythe.

BeB : Parlons de l’avenir… Quels sont tes futurs projets ?
K : Je travaille actuellement sur une nouvelle série, toujours en collaboration avec François, que l’on vient de signer chez Ankama.
Je ne peux pas vraiment en dire plus pour l’instant… Je laisse le soin à l’éditeur de communiquer dessus quand il le trouvera opportun.
Cette nouvelle série va me prendre encore quelques années. J’espère avoir le temps de faire un peu d’illustration de temps en temps… et ensuite on verra !

BeB : Pour finir, que peut-on te souhaiter ?
K : Le classique : bonheur, santé, travail… C’est déjà pas mal !

Propos recueillis par Bouri