Brest en Bulle : Peux-tu nous parler de ton parcours ?
Gwendal Lemercier : Et bien après des études consacrées au design et à l’illustration à Brest, j’ai rejoint l’équipe qui se constituait autour de Jean-Luc Istin dans la collection Soleil Celtic pour adapter en bd les contes et légendes celtiques.
J’ai participé à la série Les contes de l’Ankou, à la série Les arcanes d’Alya, à la série Le crépuscule des dieux et plus récemment Durandal.

BeB : La Bretagne dispose d’un important vivier d’auteurs de talent. Comment expliques-tu ce phénomène ?
GL : C’est une terre riche en inspiration de part sa culture et son paysage. On peut aussi se passionner pour son histoire. Ça reste un lieu isolé épargné, par endroits encore sauvage. C’est donc un endroit agréable pour installer un atelier, mais c’est vrai que c’est aussi un lieu magique qui génère sûrement des vocations. Le bord de mer favorise peut-être l’évasion, le rêve.

BeB : Après Les arcanes d’Alya, Durandal ou bien encore Les contes de l’Ankou, tu t’attaques à un tome de la série concept Oracle. Série dont la trame se déroule en Grèce antique. As-tu eu besoin d’effectuer des recherches ? Ce changement d’époque est-il intéressant quand on est dessinateur ?
GL : Oui c’est une nouveauté pour moi cette manière de fonctionner. J’ai apprécié travailler en équipe et profiter du travail des autres. Il m’a fallu évidemment faire des recherches pour les paysages, les costumes, l’architecture et pour parfaire l’ensemble des ambiances de mon album mais l’antiquité grecque est une source fondamentale pour moi. Je me passionnais pour la création des cités grecques, pour la manière dont se sont formées les fondations de la démocratie et puis il y a les mouvements philosophiques qui ont traversé les âges. Du coup, avec une bonne documentation, visuellement on possède de grands avantages : les représentations (vases, amphores, plats, statues, bas reliefs) sont une manne pour l’inspiration. Et l’histoire de la Grèce antique permet des passerelles avec la Perse, l’Égypte, les étrusques, les romains… Quand on commence un album comme celui-là, on s’aventure vers des rivages assez lointains. Ça distrait pendant le labeur.

BeB : Pour cette série, as-tu signé pour d’autres albums ou reprendras-tu le cheminement de Durandal ?
GL : Cette série est créée simultanément par 5 scénaristes et 5 dessinateurs. Chaque album a son personnage phare et c’est le collectage des histoires réalisé par Homère qui tisse un fil rouge entre les albums. J’ai travaillé, pour ma part, sur le 3ème ouvrage.
Concernant Durandal, la série s’achève en 4 tomes sur la venue de Charlemagne.
Mais j’ai travaillé sur un album qui couvre toute l’histoire de Charlemagne chez Glénat et vous aurez le plaisir de le découvrir début juin, ce qui nous replonge un temps chez les Carolingiens.

BeB : Peux-tu nous expliquer la technique de réalisation de tes planches ?
GL : Ma technique est simple : après les storyboards, je réalise les planches une par une, en format A2 au pinceau et à l’encre noire.

BeB : Peux-tu nous parler de tes futurs projets ?
GL : J’ai attaqué le tome 9 de la série Elfes sur les semi-elfes.

Propos recueillis par Bouri