David Chauvel et Jérôme Lereculey sont des complices de longue date. S’appuyant sur de très scientifiques analyses effectuées au carbone 14, les paléontologues qui se sont intéressés à la genèse de leur histoire commune n’hésitent pas à remonter aux années lycée. Faisons-leur confiance : les deux auteurs sont artistiquement nés le même jour, dans une cour de récréation peuplée d’incroyables dragons, d’orques aux muscles saillants et de nains barbus, porteurs de haches effilées.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette collaboration s’est rapidement avérée très fructueuse !

Les neuf tomes de la série Arthur constituent un morceau de bravoure celtique, un monument à la gloire de nos légendes païennes, une incontournable épopée.

© Delcourt

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Dans un tout autre genre, Nuit noire est un trippant triptyque. Ce road-movie est la preuve évidente que le polar et la bande dessinée sont faits pour s’entendre. On veut croire en des soleils espagnols, mais les rêves se crashent méchamment, contre les murs plus ou moins visibles d’une cité en béton. Le récit est effectivement noir comme la nuit, gris comme les cœurs de banlieue, beau et triste à s’en crever les yeux.

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7 Voleurs est le second volume d’une série-concept imaginée et dirigée par David Chauvel, pour le compte des éditions Delcourt. Le principe ?  « 7 récits, 7 missions à haut risque, 7 équipes de 7 hommes décidés à réussir, 7 scénaristes et 7 dessinateurs« . Plongeant délibérément, avec délectation, dans un univers médiéval-fantastique, les crayons et pinceaux de Jérôme Lereculey donnent ainsi vie à une fine équipe de brigands. Leur quête est extrêmement périlleuse, puisqu’ils doivent s’emparer du fabuleux trésor du peuple nain, enfoui bien au chaud sous sa montagne sacrée. Amateurs de Warcraft, adorateurs de Tolkien, cette lecture est une douceur obligatoire!

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A bien des égards, le diptyque Wollodrïn apparaît comme la suite logique de 7 Voleurs. Ce dernier one-shot avait sans doute un goût de trop peu, une saveur à retrouver et étaler plus largement, sur d’autres planches.

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Un groupe hétéroclite de prisonniers condamnés à mort se retrouve miraculeusement à l’air libre et investi d’une terrible mission : se frotter à des orques déchaînés, se mouvant sur leur propre territoire, et leur ravir la jolie princesse qu’ils ont capturée. Pas vraiment ce qu’on appelle une sinécure !

De prime abord, le pitch de l’histoire peut paraître classique… Seulement voilà, David Chauvel se joue des codes habituels et parvient à nous surprendre par son habile mise en scène. Guidé par une prose remarquable et des dialogues truculents, le dessin de Jérôme Lereculey se lâche pour exprimer tout son talent. Les paysages sont grandioses, les portraits délicats et expressifs, les combats tout simplement époustouflants…

Si la version couleur sent la steppe et la tourbe mêlée de sang, l’intégrale N&B sortie il y a quelques jours permet sans doute davantage d’apprécier le méticuleux travail du créateur.

Et oui, mesdames et messieurs, à ce niveau-là, on parle de Création !

Bert’

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