David B (au scénario) et Tanquerelle (au dessin) se sont associés pour donner vie au fameux gang des postiches, qui sévit en région parisienne dans les années 80.

© Futuropolis

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Portés par une bichromie bleue et blanche, rehaussée de noir, les événements nous sont racontés sur un rythme rapide et prenant. Ainsi, les premières planches nous enferment en Février 1975 dans une banque place de la République ; un casse qui tourne mal, des otages, une fuite rendue facile par l’incompétence de flics mal équipés… On va suivre pendant 9 chapitres le destin de 8 individus, de 8 mecs qui aiment être ensemble mais surtout qui aiment l’argent.

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L’équipe se met en place à Belleville avec Lesage (le seul du milieu), Gaouti (le roi des monte-en-l’air) ou Rouve (le gitan de Montreuil fasciné par la vie des bandits de Paris)… Les noms sont inventés mais renvoient à la réalité : Simon Adjaj(le mec qui réfléchit) est sans doute André Bellaïche et Régis Melingue (celui qui communique avec ses flingues et la Terre-mère) est Robert Marguery.

Le titre est tiré d’un récit de Marcel Schwob, Le roi au masque d’or, où il est question de brigands surgissant du mystère et portant des faux visages « noirs, camus, à lèvres rouges ». C’est cette idée que Rouve adopte pour faire des casses risqués sans craindre d’être repéré. Ils braqueront, grimés, trois banques dans la même journée, se jouant de la police, des alarmes comme des gosses farceurs… jusqu’au dernier casse de la rue Blanche, en 1985.

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David B évoque donc tout un monde disparu de gangsters, d’indics, de flics ripoux ou de guerre des polices à travers le destin romanesque de ces types pas sympathiques, mais attachants dans leur déchéance (car à faire des coups fumants on finit fumé) et à qui le dessin de Tanquerelle, précis et clair, donne vie et mouvement.

Une vie bien remplie car le jeu du chat et de la souris avec la police durera plus de vingt ans ; Bernard Levert ne sera arrêté qu’en 2004, à Belleville.

« Si il n’y avait pas eu ces morts, ç’aurait été une histoire romantique », dixit André Bellaïche.

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